1568 02 14
Christopher Plantin (Antwerp) to Benito Arias Montano [Madrid]
14 February 1568
METADATA
Identifier: 1568 02 14
Incipit: Le 13 du présent, i’ay, avec les lectres de Monsigneur Çayas, receu aussi celles de Vostre Signeurie escrittes en Madrid le 22 Decembre…
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Critical edition and notes: Antonio Dávila Pérez
Codification and digital edition: Antonio Dávila Pérez
SUMMARY
On February 13th Plantin received a letter sent written by BAM from Madrid on December 22nd 1567. Plantin suspects that other letters written by BAM have lost. The printer offers himself to provide BAM with books, mathematical instruments, globes and so on. BAM has sent 500 «escudos» to the printer that will be paid in credit, oil, wine or any other good. Plantin prefers to receive this amount of money in letter of credit.
COMMENT
On December 19, 1566, Plantin had written a letter to Gabriel de Zayas, Philip II's secretary, to offer the Spanish monarch patronage for the re-editing of the Polyglot Bible. At the beginning of 1567 the project was submitted to the examination of some eminent theologians such as Martín Martínez de Cantalapiedra, Fray Juan Regla and BAM. Subsequently, the matter passed into the hands of the Council of the General Inquisition, from where BAM himself was sent as an expert to Alcalá to present the project to the Faculty of Theology of Alcalá.
Until March 25, 1568, the approval of the project and the appointment of BAM as supervisor of the edition of the new Bible did not become official. Plantino responds here to an unpreserved letter written by BAM on December 22, 1567. Humanist and printer, who did not yet know each other personally, had established epistolary contact through Gabriel de Zayas. Plantino makes available to BAM and its acquaintances all his services as a printer and merchant.
FACSIMILE
[1] Le 13 du présent, i’ay receu, avec les lectres de Monsigneur Cayas, receu aussi celles de Vostre Signeurie escrittes2 en Madrid le 22 Decembre, que pour response ausquelles mon et n’en ay pas receu d’autres par cy devant. [2] Par quoy i’estime que celles et crains bien que les autres dont este faict mention qu’au commencement envoyees par le moyen de Monsigneur Juan de Mufflin3, mon bon signeur et amy, desquelles de cestes Vostre Signeurie faict mention, auront este perdues; ainsi que ie m’apercoy4 aussi estre advenu d’une de Monsigneur et singulier fauteur Monsigneur Cayas,5 auquel ie me tiens de plus en plus oblige pour les plaisirs et, biens honneurs et faveurs qu’il luy plaist de iour en iour me procurer, et d’entre lesquels ie recongnois cestuy ci estre des principaux de m’avoir insignes mis en la congnoissance6 de Vostre Signeurie, a laquelle ie desire servir fidelement et loyaument7 en tout ce qu’il luy plaira me commander et me sera iamais possible. [3] Pour le commencement de quoy i’ad Par quoy vostredicte Sig. de sorte que i’espere Et si ay bon espoir de pouvoir que ie pourray autant bien vous servir que nul autre mesmement tant de Sphaere, Astrolabe,8 Anneau, des milleurs Globes de Mercator avec ses leurs cercles de cuivres, et de toutes autres sortes d’instruments de mathematique, comme de toutes bonnes sortes de livres de quelque science que ce soit. [4] Et promects de faire toute diligence possible et loyaute des prix incontinent qu’il vous aura pleu de m’envoyer les memoires et ordonnance de ce faire et que Monsigneur Vostre frere Diego Díaz suivant l’advis de Vostre Signeurie m’aura pourve.
[5] Quant a la remise des cinq cents escus que Vostre Signeurie m’escrit se devoir faire par que le Signeur Monsigneur Diego Díaz me fera incontinent en credit, huile, vin ou comme autrement ie voudray, ie ne scay9 milleur ne plus propre moyen pour moy que en credit, que i’entends estre par lectre de change sur quelque marchant qui me paye ici ledict argent. [6] Car d’autant que ie m’occupe a l’imprimerie et marchandise de livres, cartes et autres instruments servants aux gens de lectres, ie ne pourrois pas bien vacquer a la vente d’autres marchandises. [7] Nonobstant quoy, si ie puis faire [f. 75v] quelque service audict Signeur Diego Díaz ou autre en la vente des marchandises qu’il luy plairoit envoyer par deca,10 ie suis prest11 et bien delibere de les faire vendre par courtier a son proffict et de luy en tenir bon et leal compte a son proffict et risiquerisque, ainsi que i’escrii’escris presentement audict signeur.
[8] Bref en toutes choses qu’il plaira a Vostre Signeurie m’employer, i’espere de m’acquiter12 si fidelement et diligentement que nul ne s’en devra plaindre. [9] Et ce d’autant plus que telle congnoissance procedera de la faveur de Monsigneur et bon fauteur Cayas,13 personnage rare en toutes vertus et qui scait14 le moyen15 de discerner les personnes semblables a luy pour en faire telle recommandation comme par ses lectres il m’a faict de Vostre Signeurie, laquelle ie supplie a nostre Dieu vouloir conserver et me me donner la grace que ie puisse faire chose qui luy soit aggreable. d’Am
[1] Le 13 du présent, i’ay, avec les lectres1 de Monsigneur Cayas,2 receu aussi celles de Vostre Signeurie escrittes en Madrid le 22 Decembre, et n’en ay pas receu d’autres par cy devant. [2] Par quoy i’estime et crains bien que les autres envoyees par le moyen de Monsigneur Juan de Mufflin, mon bon signeur et amy,3 desquelles Vostre Signeurie faict mention, auront este perdues; ainsi que ie m’apercoy aussi estre advenu d’une de Monsigneur et singulier fauteur Monsigneur Cayas, auquel ie me tiens de plus en plus oblige pour les plaisirs, biens et faveurs qu’il luy plaist de iour en iour me procurer, et d’entre lesquels ie recongnois cestuy ci estre des principaux de m’avoir mis en la congnoissance de Vostre Signeurie, a laquelle ie desire servir fidelement et loyaument en tout ce qu’il luy plaira me commander et me sera iamais possible. [3] Et si ay bon espoir que ie pourray autant bien vous servir que nul autre tant de Sphaere, Astrolabe, Anneau, des milleurs Globes de Mercator4 avec leurs cercles de cuivre, et de toutes autres sortes d’instruments de mathematique, comme de toutes bonnes sortes de livres de quelque science que ce soit.5 [4] Et promects de faire toute diligence possible et loyaute incontinent qu’il vous aura pleu de m’envoyer les memoires et ordonnance de ce faire.
[5] Quant a la remise des cinq cents escus que Vostre Signeurie m’escrit que le Signeur Monsigneur Diego Díaz6 me fera incontinent en credit, huile, vin ou comme autrement ie voudray, ie ne scay milleur ne plus propre moyen pour moy que en credit, que i’entends estre par lectre de change sur quelque marchant qui me paye ici ledict argent. [6] Car d’autant que ie m’occupe a l’imprimerie et marchandise de livres, cartes et autres instruments servants aux gens de lectres, ie ne pourrois pas bien vacquer a la vente d’autres marchandises. [7] Nonobstant quoy, si ie puis faire quelque service audict Signeur Diego Díaz ou autre en la vente des [f. 75v] marchandises qu’il luy plairoit envoyer par deca, ie suis prest et bien delibere de les faire vendre par courtier et de luy en tenir bon et leal compte a son proffict et risque, ainsi que i’escris presentement audict signeur.7
[8] Bref en toutes choses qu’il plaira a Vostre Signeurie m’employer, i’espere de m’acquiter si fidelement et diligentement que nul ne s’en devra plaindre. [9] Et ce d’autant plus que telle congnoissance procedera de la faveur de Monsigneur et bon fauteur Cayas, personnage rare en toutes vertus et qui scait le moyen de discerner les personnes semblables a luy pour en faire telle recommandation comme par ses lectres il m’a faict de Vostre Signeurie, laquelle ie supplie a Dieu vouloir conserver et me donner la grace que ie puisse faire chose qui luy soit aggreable.8